Bryofuites

Cette série de dessins de Jonathan Bablon s’insèrent dans une réflexion globale sur le rapport entre l’homme et la machine ou le naturel face à l’artificiel. Également par des installations, des sculptures ou des feuilles de grands formats, le plasticien s’interroge sur l’environnement ou encore la nourriture, les mutations, les corps hybrides… toujours avec humour, poésie, et un certain détachement. Fervent lecteur de revues traitant des sciences ou des idées, à l’exemple de Socialter ou d’écrivains tels que Isaac Asimov ou Kim Stanley Robinson, il est de ceux qui pensent qu’un point de vue est toujours nécessairement orienté, donc à développer. Concentrée autour du sujet du bryophyte, cette série met en exergue la survivance de ces structures cellulaires - qui sont parmi les plus anciennes sur terre - face à la complexité infinie que l’être humain met à produire de l’énergie, notamment atomique. L’artiste se passionne pour cette dichotomie entre survivance naturelle et obsession technologique, mais aussi pour le développement du biomimétisme. Non loin des préoccupations d’un Fabrice Hyber et conçus à la manière de photomontages, ces délicats dessins laissent naître la réflexion et la déambulation mentale du spectateur. Ils se révèlent comme des rébus d’une histoire en éternelle évolution.

Marie Maertens