1000 villages
Dessins sur doubles pages et couverture de carnet.
Graphite, marqueur et transfert sur papier et papier calque.
Avec le soutien de la 56e Biennale de Venise, Tous les futurs du monde, 2015.
Collection Frac Centre-Val de Loire, Orléans. France.
Au début des années 70, fut lancée en Algérie la construction de 1000 villages socialistes dans le but de sortir de l’isolement et de la précarité, la population rurale, de lui rendre ses terres spoliées durant la colonisation, de la mener vers une agriculture moderne et de l’impliquer dans le projet révolutionnaire algérien, notamment à travers la révolution agraire.
Malgré l’intention louable du départ, le projet n’a pu être concrétisé en sa totalité, car bien souvent l’implantation et l’édification de ces villages, à quelques rares exceptions près, se sont heurtées à des considérations idéologiques ou administratives imposant des normes à reproduire au détriment des réels besoins des paysans. La population concernée s’est progressivement désintéressée du projet qui fut arrêté quelques années plus tard.
L’installation est structurée autour de dessins organisés suivant une logique narrative basée sur des confrontations d’éléments : plans de maison, meubles dessinés sur papier calque ; dessins d’espaces, de terres agricoles et d’animaux. Les images reproduites au transfert proviennent de copies de coupures de presse de l’époque. De plus en plus illisibles au fur et à mesure qu’on approche de l’effondrement de l’utopie, jusqu’à la dernière image quasi fantomatique. La seule lecture des reproductions provient de la légende imprimée sur un papier calque qui restitue l’espace mental d’un article de presse.
En marge de ces dessins, un autre a été réalisé sur la couverture d’un cahier inspiré de cahiers vendus durant les années 70-80 en Algérie, faisant la promotion de la révolution agraire et industrielle algérienne.
L'ensemble du carnet 1000 villages est présenté dans sa globalité et de manière chronologique.