Les brûlants pisciformes

À la cambrure de la vague affleurent les cheminées d’une embarcation vaporeuse en route vers son destin.

Fascinée par les diverses aberrations architecturales suscitées par la succession des interventions historiques ayant façonné la Collégiale, l’artiste détourne les sphères « en creux », les entrelacs et les rondes-bosses sous la forme de bas-reliefs coniques. Inspirée par certains détails picturaux du lieu patrimonial, elle invente une histoire.

Les anges, brûlants d’amour, cèdent ici leur place aux poissons volants cheminant vers le zénith. Métamorphosée par le feu, la terre devient le support d’un grand collage d’idées et de signes, érigée en scuptures composites.

Les céramiques en grès et en porcelaine content un récit jouant avec l’espace et le temps, les abîmes et les nébuleuses et posent ainsi le contexte de vie fantasmé des poissons volants à six nageoires. On y découvre la main de l’orateur aux doigts vernis, un lot d’étoiles à 6 branches, les poissons voguant dans les mers de flammes, un vase à la renverse, le symbole du cosmos et une sphère suspendue dans l’air. C’est au cours d’un voyage en territoires incandescents, aussi bien liquides que vaporeux que ces signes ont été déclinés graphiquement et interprétés en live lors d’Exocet, une performance visuelle et vocale, créée en duo avec Axelle Glé.