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La Mort

1989-1990
Série de quinze photographies

Tirages couleur mats contrecollés sur PVC
Non encadrés
75 x 111 cm

Collection Bernard Lamarche-Vadel
Collection Bibliothèque Nationale

« Florence Chevallier, entourée d’accessoires rudimentaires (fleurs, bijoux, bougies) compose un petit théâtre dont elle joue tous les rôles. Fardée, peinte, maquillée, couverte d’un linceul, elle s’exhibe sans pudeur à travers une série de personnages (madone, princesse, putain ou fée). Sincérité et dérision se mêlent dans ces scènes imaginaires et poétiques liées à l’enfance. L’iconographie de ces tableaux funéraires parodie les stéréotypes de la mort figurés dans les images saintes. Par ce jeu de miroir avec son double, Florence Chevallier accomplit une sorte de voyage exotique et initiatique dans l’au-delà. Ses coloris suaves et aigre-doux rompent pour la première fois avec le langage du noir et blanc, spécifique de Noir Limite. »

Patrick Roegiers, in Le Monde, avril 1991

« La mort parfumée et coquette de Florence Chevallier, cette mort fardée et fleurie, est ici la plus effrayante et la plus ambiguë. C’est une mort baroque et perverse où les jolies couleurs ne sont là que pour nous rappeler que les chairs sont en train de devenir verdâtres et où les guirlandes de roses nous disent "qu’elle est là qui rode, l’incroyable odeur aigre-doux de la mort" (Céline). »

Jean-Claude Lemagny, La mort, in catalogue de l’exposition « Noir Limite aux Abattoirs - La Mort », 1990

« Florence Chevallier. Je suis ce vrai corps — là, et ce corps — là, et ce corps — là, vrai vivant et faux mort dans une vraie mort jouée d’en-deçà et d’au-delà la mort. Je me déguise comme tous les morts qui pour faire la fête se font la tête effondrée, les mains croisées, les bras relâchés, les yeux fermés ou renversés, les lèvres ouvertes de tous les morts qui miment et trompent la mort. Je mime avec outrance car la mort c’est kitsch. Fleurs, fourrures, bougies, bijoux, fards, voiles, tentures... Vous pensiez que ces seins là, ces hanches là, cette toison là ne faisaient pas partie du tableau stéréotypé de la mort ? »

Jacques Henric, Le trio infernal, in catalogue de l’exposition « Noir Limite aux Abattoirs - La Mort », 1990

© Adagp, Paris