Dessins sur papier imprimé

J'ai découpé cette photo imprimée dans un magazine de grand format en gardant juste le personnage et le maximum d'espace vierge qui l'entourait, puis l'ai oublié sur une table. A l'époque, j'avais une chatte qui me ramenait beaucoup de souris du poulailler. Elle me les montrait et les mangeait pour les vomir le plus souvent. C'est ce qu'il s'est passé sur ce "collage", retrouvé sec quelques jours plus tard. Le travail du chat, très couvrant et coloré, crée un point d'équilibre perceptible entre la photo et la matière. On peut parler ici d'une forme de "chrono-poésie" qui consiste à faire que les choses arrivent. Il s'agit à la fois d'un abandon et d'une écoute. Les mots associés à l'image guident et ouvrent à la fois le sens sur ce même principe.Voilà ce que je pourrais dire avec un peu de recul mais au moment où l'oeuvre vient c'est très simple, jubilatoire, de l'ordre de l'évidence.

En redécouvrant ce dessin, je trouve aussi que l'homme qui regarde avec ses jumelles plus loin que le bord du papier, près de cette tempête liquide qui le couvre mais ne l'absorbe pas, ouvre un espace. Cette petite surface de papier devient le point de départ d'une trajectoire. On regarde finalement le bord d'un point de vue dont la direction est scellée par l'ombre de l'homme.

Le titre La recherche de l'infini vertical, pourrait être celui de toutes les oeuvres, un questionnement sur la réalité, un monde poreux.

Olivier Leroi, juillet 2014