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Visages tombeaux

1986-1988
Série de onze photographies

Tirages barytés noir et blanc au gélatino bromure
Onze tirages 22 x 32 cm sous passe partout 40 x 60 cm
Six tirages 75 x 112 cm contre-collés sur aluminium
Non encadrés
Tirages limités à 5 exemplaires

« Les Visages tombeaux poursuivent l’expérimentation de décomposition du visage, maintenant noirci, d’une matière charbonneuse et saisi dans des bougés de mouvements, et non plus de mise au point, qui en accentuent la décomposition. Mais cette fois la décomposition n’est pas perte d’identité à soi-même et aux autres, elle est la marque morbide de visages qui sortent ou s’en retournent de terre. Elle est allégorie, visage en citations : pietàs, têtes de mortes, expirantes. Le flou estompe les contours, la réalité et la précision des formes de l’identité, les marques du vivant. »

Jean-Claude Bélégou, Florence Chevallier, l’identité en échec, in « Limites du photographique... », thèse, 1995

« Cette noirceur de la matière, cette noirceur douloureuse de la lumière (...) est ailleurs que dans un pessimisme du quotidien, du jour le jour ; elle est dans la somptuosité des oeuvres autant que dans la douloureuse inquiétude d’être... Ainsi prend sens le travail de Florence Chevallier, travail d’autoportraits où règne avant tout la perte de l’identité, la néantisation de soi. Maquillée, travestie, décapitée, bougée, reflétée, brouillée, corps mêlés indicibles du Corps à corps, l’artiste donne d’elle une image disloquée où s’impose l’incapacité de l’être à former une totalité intégrée à soi, au monde et aux autres. Détresse d’une comédie déchue, démultiplication des images contradictoires d’elle-même (les visages), ce sont les questions de l’unicité et de l’identité qui sont posées, jusque dans le cérémonial religieux de la mort. Dialectique de l’harmonique et du dysharmonique. »

Noir Limite, conférence de presse, 1990

© Adagp, Paris