HOLOBIONTES, POUR LA RENAISSANCE DE L’ARCHITECTURE ORGANIQUE est une recherche, qui questionne les structures naturelles vis-à-vis de notre architecture contemporaine, ainsi que les espaces quotidiens au sein desquels nous vivons, exprimée par le biais du dessin puis de la céramique, en donnant une vision imaginaire et futuriste de l’évolution de ces espaces de vie. Le projet à été nourri par l’analyse des notions telles que les archétypes ancestraux de l’architecture naturelle, le dôme et la spiritualité de l’habitat, la relation au paysage, les formes circulaires et leurs impacts sur le bien-être humain.

Ces dessins d’habitats imaginaires archaïques et futuristes à la fois, sont une projection fictive de la maison contemporaine qui se concentre non pas sur la fonctionnalité mais plutôt sur le bien- être. Intitulé holobiontes, ce qui définit en langage scientifique un supra organisme, un ensemble, qui héberge d’autres individus, et traduit une vraie relation symbiotique. C’est pour moi une définition des architectures organiques, inspirées par diverses espèces, créant des liens entre le micro et le macrocosme. Un holobionte est une collaboration entre l’intérieur, les habitants, mais aussi, avec l’extérieur, le paysage, le climat et les forces de la nature.

Ces formes d’habitats organiques sont inspirées d’une part du monde animal : des constructions de cocons ou de fourreaux des trichoptères, de nids ou de termitières façonnés par les insectes sociaux. D’autre part la démarche est nourrie grâce à la recherche sur les archétypes des habitats primitifs et analogiques à travers le monde, des constructions rurales et vernaculaires, qui présentent des traits communs. De nombreux exemples de ces architectures traditionnelles sont conçues dans une forme circulaire. Que ça soit dans une yourte des steppes de l’Asie Centrale, un hogan d’Amérique du Nord, un tipi, un igloo, ou dans une caverne troglodyte, le dôme ouvert ou fermé est une condition et parfois une obligation technique de la construction. Leurs formes rondes et leur toit courbe en font des structures extrêmement solides et stables.

Parmi ces constructions traditionnelles, les holobiontes sont particulièrement inspirés par les pueblos, maisons semi-souterraines, indiennes avec une ouverture au plafond telle une cheminée de lumière en guise d’entrée dans l’habitat. C’est un archétype classique propre aux Indiens Pueblos du Sud-Ouest des États-Unis, qui représente ce type de construction. On y pénétrait par le toit, grâce à une échelle, à l’intérieur de certaines pièces, comme les silos ou les «kivas», endroit sacré représentant les ancêtres, un sanctuaire pour les dieux et les prières.

Ensemble de plateaux céramiques, tailles variables. 
 Faïence, engobe et émaux, 2021
Produits en résidence artistique au sein de l’ESAD Orléans
 Atelier céramique.

Les plateaux céramiques sont une continuité du projet dessiné HOLOBIONTES, où Elvira continue d’expérimenter d’une façon libre et intuitive le dessin avec les émaux sur un nouveau support de la faïence. Cette production est issue d’un travail en résidence artistique de 1 an au sein de l’atelier céramique de l’ESAD Orléans où l’artiste à été accueillie, deux ans après l’obtention de son Master DNSEP au sein de la même école supérieure.

Vues de l'exposition collective Fête des voisins, Galerie POCTB, Orléans, 2021
Photos : Galerie POCTB