Éblouissement climatique

Matérialiser la lumière et sa course dans l’espace. Mesurer la trajectoire du soleil, la transposer en une vaste installation miroitante, qui traverse l’architecture et la révèle différemment. Avec Éblouissement Anaïs Dunn transforme une matière vibratoire et impalpable en un aplat métallisé : en arpentant l’espace d’exposition, elle y annote, heure après heure, jour après jour, la trajectoire lumineuse qu’y inscrit le soleil au fil de sa révolution diurne. Ensuite, elle traduit cette expérience de tracé technique, mathématique en un ruban miroitant, qui capte les particules de lumière et les diffracte dans le lieu. Conçue comme une promenade, cette installation chemine entre espace intérieur et mouvement cosmique. Elle rappelle certains jeux d’anamorphose pratiqués par Felice Varini ou Georges Rousse : une manière d’installer la peinture (ou son équivalent en film métallisé) dans l’architecture, et d’imbriquer des échelles différentes, du corps du visiteur au corps planétaire. Enfin, l’artiste éprouve le temps (la vitesse, la lenteur) et ses délicates variations, qui modifie quotidiennement la trajectoire initialement délimitée : l’installation. Éblouissement est une œuvre à libération prolongée, qui révèle patiemment le passage des saisons, son empreinte changeante sur l’architecture et sur la perception du visiteur.

Disque noir évoquant un objet d'alchimie. Le bitume habituellement utilisé dans les travaux routiers pour couvrir, sert ici de réflecteur, miroir noir, provoquant un nouvel espace immatériel emprunt de mélancolie. Total eclipse est une critique du géant en pétrochimie, et également un titre emprunté à Klaus Nomi, chanteur new wave / mix opera.

Images vidéo captées à bord d'un 3 mâts, lors d'une transatlantique à la voile. La vidéo symbolise la transition d'un état à un autre, tel un rituel de passage, nécessitant de traverser la "machine à laver" pour ressortir transformé, grandit ; l'eau comme un renouvellement.

Les sept feuilles de couleurs sont entièrement recouvertes de graphite sur le recto, de manière à ce qu’elle ne soient plus identifiables, les couleurs du verso apparaissent néanmoins par réflexion sur le mur blanc. Son titre Rainbow warrior est emprunté au bateau éponyme de l’organisation Greenpeace, alors en lutte contre les essais nucléaires français, et coulé en 1985 par le gouvernement français.