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Les Tripodes

Sculptures
Expositions au Centre d’Art Contemporain à Orléans et Galerie de l’ancienne poste, Calais
1986

Bois et Strates, 1986, Centre d’Art Contemporain, Orléans

Les billes de bois servent de module. Chaque ensemble est réduit à deux pièces étrangement identiques, dont l'aspect varie suivant leur position dans l'espace et l'implantation des branchages. Les rameaux de marsault, droits et rigides forment une traîne et donnent aux billots suspendus de Comète une vague allure de porc-épic. Le billot d'Hystérique, percé de multiples trous et orné d'une couronne de branchages disposés en désordre fait penser à la tête des Dupond-Dupont sur leur lit d'hôpital après qu'ils ont avalé les comprimés de N.14 (voir Tintin au pays de l'Or Noir). Ainsi, chaque couple, par son aspect, sa situation dans l'espace, par la référence implicite et souvent incongrue qu'il appelle dans l'esprit du spectateur, prête à sourire. Mais très vite le rire se fige. À bien regarder, ces Couples deviennent inquiétants. Une trop grande similitude unit leurs éléments. Inconsciemment, le spectateur perçoit le début de l'anonie, d'un chaos où les individus ne seraient plus marqués d'aucune différence. L'excès des objets qui se multiplaient et envahissaient l'espace fait place à un autre excès angoissant : celui de la similitude. Avec leurs pieds trop rigides, leur tête trop grosse que seuls des trous animent, leurs cheveux trop longs, les couples s'anthropomorphisent. Ce sont des fétiches à qui l'on aurait ôté la parole, et dont il ne resterait que l'enveloppe, miroir de la forme première d'un dieu où s'incarnent leurs peurs originelles. Ces couples gémellaires, androgynes, qui nous fixent comme des cyclopes, ressemblent à ces êtres qui, dans les mythologies primitives, sont à l'origine du monde et de son désordre.

Extrait d'un texte de Philippe Peltier, juillet 1988.

Bois et Strates, 1986, Centre d’Art Contemporain, Orléans

Bois et Strates, 1986, Centre d’Art Contemporain, Orléans

Bois et Strates, 1986, Centre d’Art Contemporain, Orléans

Les hystériques
Passages,
1987, Galerie de l’ancienne poste, Calais
Carte blanche de Michel Sohier

Les soleils
Passages,
1987, Galerie de l’ancienne poste, Calais
Carte blanche de Michel Sohier

Détails

Vues de l’exposition Bois et Strates au Centre d’Art Contemporain à Orléans
1986

De la croissance, de l'humide, du spore, de la moisissure, du feu, de la terre et de l'eau... L'air de rien son langage stridulé à la tronçonneuse collecte des modules molléculaires évacués d'anciens fûts, les fiches de branches écorcées, creuse une bonde pour l'oeil et montre de la physique atomique mérovinge les exploits prolifiques dans un espace conçu comme image à l'arrêt.
Sabine Lefer, 1986

Vues d’atelier

© Adagp, Paris