Accéder directement au contenu principal du site

Janus

Ville de Rennes, 1987 & 2014

« L’ensemble des douze sculptures conçues pour le rond-point à l’entrée de la ville sur l’ancienne route de Nantes a été scindé en deux entités, les cinq pièces en marbre sont toujours visibles sur le terre-plein du rond-point, alors que les bronzes, démontés pour des raison de sécurité, se trouvent aujourd’hui réimplantés au jardin Oberthur*. Ces formes animales ambiguës caméléon/éléphant, imaginées à l’origine en fonction des règles de la circulation automobile, jouant sur des effets d’inversion gauche-droite, nous appellent désormais à déambuler librement dans un sens ou dans l’autre autour du bassin renouvellement redessiné. »

* Une série de 6 bronzes fixés sur des socles en marbre gris, initialement faisant partie d’une série installée sur une allée en prolongement du rond point de l’ancienne route de Nantes. Enlevées pour des raisons de sécurité, ces sculptures ont été entreposées pendant trente ans : restaurées par l’artiste, désormais elles forment un circuit autour du bassin du parc, bien à l’abri de la circulation automobile.

Texte du cartel situé au jardin Oberthur, Rennes

« En reproduisant chacune à sa manière le colimaçon du rond-point, les cinq sculptures de Peter Briggs paraissent évoquer un mouvement, un espace et une temporalité qui seraient inscrits dans un sempiternel recommencement. Sans qu’il soit véritablement possible d’en déterminer la tête de la queue, les formes animales qui surgissent à travers la blancheur minérale du marbre sont des citations lointaines de mollusques ou de coquillages patiemment observés par l’artiste.

Avec ces représentations archaïques qui semblent reposer sur ce rond-point depuis la nuit des temps, comme les fossiles aléatoires sont nichés au cœur des roches, c’est aussi une certaine évocation de la nature qui prend place subrepticement dans l’environnement urbain. Janus, nous dit la mythologie latine, était ce dieu qui gardait les entrées et les portes. Doté de deux visages, il avait la capacité de regarder et vers l’avenir, et vers le passé.

Dans cette évocation, qui peut être également celle d’une temporalité cyclique, d’une durée ramassée sur elle-même, il existe aussi pour chaque voyageur la promesse à peine voilée de revenir toujours à son point de départ. »

Texte extrait de la publication L'art dans la Rue

/

Janus, rond-point de l'ancienne route de Nantes, Rennes, 1987.
Janus 2, bronze et marbre de Bardiglio, Jardin Oberthur, Rennes, 1987, restauré en 2014. Photographie de © Peter Briggs.
© Collection Ville de Rennes, 1987

© Adagp, Paris