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Corps complexes

Série de deux dessins
2020

[…] Toute cette imagination fantasque et débridée, se présentant sous des couleurs et des mises en scène ludiques et racoleuses, ne peut que nous déranger. Elle suscite une profonde interrogation sur la vanité des activités sociales, sur l’avenir de l’humain dans un monde en cours de déshumanisation, sur l’inexorable transfert du vivant et du pensant vers une mécanisation à laquelle l’Homme a délégué les derniers restes de sa liberté individuelle. Une sorte de poursuite de cette apocalypse joyeuse1, pour utiliser la terminologie de Jean-Baptiste Fressoz décrivant l’histoire du risque technologique et de son appréhension, de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe. Jonathan Bablon se défend cependant d’une vision trop pessimiste de notre avenir quand il déclare : « mon univers est imprégné d’une tension métaphysique qui invite à percevoir, de manière sensible, l’humain s’intégrer à la nature par la technologie2. » Espérons que c’est ce point de vue qui prévaudra et non celui que prédisait Aimé Césaire : « Les moralistes n’y peuvent rien. Il y a une loi de déshumanisation progressive en vertu de quoi désormais, à l’ordre du jour de la bourgeoisie, il n’y a, il ne peut y avoir maintenance que la violence, la corruption et la barbarie3. »
Louis Doucet, 2022.

  • — 1.

    Jean-Baptiste Fressoz, L’apocalypse joyeuse : une histoire du risque technologique, 2012.

  • — 2.

    In portfolio, 2022.

  • — 3.

    In Discours sur le Colonialisme, 1950.

Corps complexes #1, 2020
Gouache et crayons
76 x 56 cm

Corps complexes #2, 2020
Gouache et crayons
76 x 56 cm