Philippe Bazin sur le travail de Florence Chevallier
Philippe Bazin
« Il y a dans ton travail le souci de retrouver, débusquer une permanence de formes et d'objets qui traversent le temps et les époques, et continuent de vivre dans leur actualité sous des aspects transformés. Ces transformations sont infnies et toujours remises en question, mais je les perçois dans ton travail comme les parcelles émiettées d'un monde baroque, celui où complétude du corps et des choses du monde se confrontaient à la question du double, de la copie, du trompe l'oeil autour du décoratif. C'était comme la préfguration de l'expression d'un monde de l'inconscient qui ne se savait pas encore tel. Il me semble alors que le meilleur de ton travail traque cela, non comme une nostalgie des choses abandonnées et périmées, mais comme une survivance qui résiste à la destruction de notre inconscient que le monde consumériste opère en nous….
…. Le Bonheur avait montré, non seulement un couple français à la quarantaine qui s'ennuie, mais comment le monde matériel dans lequel nous sommes enfermés fragmente, détruit tout sentiment d'unicité et de complétude en nous. Les mouvements d'un corps entier et unique ainsi contrariés étaient le refet d'un inconscient malmené. Malgré la dimension solaire du travail, il portait une part négative pourtant pleine de puissance. Depuis les années 2000, il me semble que c'est la part positive qui agit en toi, celle d'une résistance et d'une reconstruction, et qui est au centre. »