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Écrit de Florence Chevallier

La photographie est indissociable pour moi de l’avènement de la psychanalyse et de l’apparition de l’album de famille. Elle permet d’enquêter sur soi sur sa filiation, sur le monde, ce qui nous relie et ce qui nous sépare-. Comment le monde et soi-même interagissent dans une impossible fusion, car le regard distancie notre rapport au monde et à nous- mêmes, il révèle et met littéralement sous nos yeux , l’étoffe dont nous sommes faits. Entre élucidation et aveuglement: la forte lumière qui préside aux images que je forme s’accompagne toujours de zones d’ombres protectrices.

Expérimenter par le cadre les limites de nos existences, les frontières entre soi et les autres, la souffrance qu’il y a à ne pouvoir jamais totalement l’atteindre, ni s’atteindre soi -même...

C’est une aventure de la psyché humaine que je propose à partir de mon engagement physique et mental au sein de l’acte photographique.

Faire corps avec le médium tout en marquant la blessure , les coupures, les limites qui nous constituent. L’émerveillement lié à la peur, le désir à la perte, l’absence , la solitude creusant les images .

pas d’image unique rassurante mais toujours l’infini des questions qui s’enchaînent et rejoue la scène différemment au gré de l’avancée dans l’existence. Multiple de soi, la photographie est un instrument solitaire qui dévore, essaie de toucher...y parvient-elle?

© Adagp, Paris