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Dans un Monde Visible

Alexandre Castant octobre 1999, catalogue Enchantement, Espace des Arts, Colomiers

Dans un Monde Visible, Alexandre Castant, octobre 1999
Catalogue Enchantement, Espace des Arts, Colomiers

Sous le bleu du ciel ou dans un paysage monochrome vert, deux personnages dont les gestes semblent suspenus, attendent.
À travers le silence de ce couple, une figure de la solitude retentit. Des marges noires fragmentent les images, les décadrent en les recomposant: leur mouvement immobile défait également la photographie de la temporalité trop fixe qui lui est, d’ordinaire, assignée.

Extraites du deuxième des trois couplets de la série L‘ENCHANTEMENT, 1996-1998, ces oeuvres de FLORENCE CHEVALLIER entrelacent poétique de la solitude et expérience du support et du dispositif photographiques. Ces images évoquent en effet l’attente, inquiète et lyrique, de deux personnages seuls dans un monde dont la couleur donne l’éclat. Ces images participent aussi des tableaux que la métaphore de la fenêtre décrit comme ouverts.

Avec un éloge des éléments (l’eau, le ciel, le paysage) en tant que matière (reflets, taches, points, brisures) la nature décline pour surface et pour fond une couleur verte hypnotique. Les personnages désignés par leur nudité ou par le tissu bleu ou pourpre qui les vêt, s’y détachent comme des figures sans autre histoire que celle, anonyme, de leur apparence.....”
“dans les photographies de florence chevallier, le monde représenté par l’image, dialogue avec l’utopie de l’image conçue comme un monde...”

“...Du point de vue plastique dans L’ENCHANTEMENT, l’espace est alors découpé par un cadre qui, de l’intérieur,est diffracté par d’autres. Est répété avec insistance que la photographie est un lieu, un espace à déplier, un espace qui, fenêtre interminable, se multiplie à travers son thème et son cadre.....”
...”ces cadres qui se répètent, fragmentés, décadrés, déplacés, cette inlassable segmentation de l’espace et du temps proposent moins un récit que ses possibilités, ses combinatoires....”
...”Les photographies de florence chevallier répètent inlassablement que les images conversent entre elles, par de-là leur formes et par-delà l’espace et le temps. Elles sont chargées des images qui les précèdent. Elles prennent en compte leur mémoire flottante, infinie.
Est-ce une rêverie sur ce monde où les êtres restent seuls en tout ? Ou sur le cadre comme fenêtre sur l’image ?
La photographie, coupe silencieuse dans le vif, laisse ouvertes ces voies et expose la délicatesse du vert sur le vert du paysage et du bleu du ciel comme figés en une éternelle énigme.”

© Adagp, Paris