Le corps de la rivière

Le projet de recherche Le corps de la rivière vise à donner une nouvelle perception du Cervo. Ce torrent qui longe la « Cittadelarte ». Ce dernier est perçu par l’artiste comme une vieille femme datant de plusieurs milliers d’années. Cette vieille femme a des histoires à nous raconter, des choses à nous transmettre. Vêtue de cette poudre scintillante qu’est le mica, elle arpente le territoire tout en dansant et en chantant. 

L’artiste décide alors de prélever et d’emprunter des éléments à ce torrent : le mica, ce minéral stratifié qui reflète la lumière et qui, une fois dans l’eau, relève les flux ; des végétaux qui font partie intégrante du paysage et l’odeur, qui constitue également l’identité du Cervo ; et l’eau, cet élément essentiel et insaisissable. Ces trois éléments que l’artiste emprunte et récolte lors de ses balades le long du torrent servent à l’être humain pour prendre soin de son corps : le mica pour la cosmétique, l’eau, qui est vitale, et les plantes médicinales et aromatiques, pour le soin et le plaisir.

À travers des propositions artistiques multiples, l’artiste nous invite à expérimenter ce torrent d’une autre manière, en l’abordant de manière tangible. Par des œuvres visuelles rappelant les organes, la chair, le squelette ; par l’odeur, ce sens qui nous permet de rentrer en connexion avec les autres ; par le toucher, qui nous permet de créer une proximité et une intimité avec les choses. Un travail qui nous invite à sentir, ressentir, toucher, observer et vivre ce torrent. Bien consciente de cette posture anthropocentrée, l’artiste tente de donner une sorte de corps au Cervo, car l’être humain a cette fâcheuse nécessité de devoir s’identifier pour comprendre l’autre, pour mieux l’appréhender

Dans cette démarche, l’artiste nous propose alors d’expérimenter une approche nouvelle de Cervo, pour mieux s’en rapprocher, mieux la comprendre, et créer de l’empathie. Une proximité nécessaire pour réfléchir à un moyen d'en prendre soin, comme elle prend soin de nous, pour trouver une manière de lui rendre ce que nous lui empruntons et pour repenser notre posture face aux entités naturelles.