L'effluve des fleuves

Le projet artistique L’Effluve des fleuves engage la perception visuelle et olfactive du spectateur en l’invitant à identifier, à travers un dispositif artistique, les flux et les odeurs qui composent la Loire pour en dessiner un portrait intime.

Nourri par mes rencontres avec les usagers de la Loire, autant que par la collecte d’échantillons sur ses abords, ce projet de création entend prendre en compte l’ensemble des éléments qui le constitue à travers son environnement, son histoire, sa faune, sa flore et les êtres qui le traversent. Cette installation tend à rendre perceptibles des éléments invisibles et à générer une identité olfactive du fleuve en invoquant ses composantes (minérales, animales, végétales…) et en nous invitant notamment à repositionner notre point de vue anthropo-centré inscrit dans la continuité d’une réflexion récente visant la reconnaissance d’une personnalité juridique de la Loire.

Protocole voué à être expérimenté sur d'autres territoires.

Ce coffret-édition, L’ Effluve des fleuves : la Loire, a pour but de relater le cheminement de l’artiste durant le développement de ce projet. Les écrits suivants, sont extraits des échanges et témoignages de diverses personnes : scientifiques, nageurs et pêcheurs de Loire, amoureux du fleuve et habitants ligériens. Ces récits ont également contribué à la création de l’identité olfactive de la Loire qui a été développée avec Camille Chemardin, parfumeuse chez Flair. Camille retranscrit le vocabulaire que j’ai choisi pour définir l’odeur du Fleuve, par une sélection de matières premières qui prennent quasiment la forme d’un poème, vous les retrouverez plus loin dans l’édition. Cette identité est déclinée en trois compositions : une Loire minérale, une Loire animale et une Loire végétale que vous retrouverez sous forme de cire olfactive à la fin du coffret. J’ai invité Clara Muller, Sandra Barré et Marianna De Marzi à écrire sur ces trois aspects du fleuve. Et si ces trois déclinaisons semblent évidentes, il n’en est rien du procédé et de mon intention. Les témoignages et points de vue restent variés et me permettent de donner de l’ampleur à cette Loire. À la question, « quelle odeur la Loire aurait elle? » Les perceptions sont tout autant pragmatiques, que libérées de tout précepte. C’est ici que j’ai pu puiser dans un grand nombre d’imaginaires et de faits, les éléments nécessaires à la construction d’un portrait de Loire. Une Loire qui doit être perçue comme une entité aux multiples facettes. Elle est parfois vive, mouvante, mais également dormante. Elle est histoires, patrimoines, souvenirs, anecdotes, mythes...