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Blink&Blank

Vues de l'exposition personnelle à la Galerie RDV, Nantes, 2016

RDV invite Bernard Calet pour une exposition carte blanche, qu’il a conçu dans la continuité de son exposition Translocation présentée en septembre dernier au Blockhaus DY10 (Nantes).
Souvent identifié pour ses installations, le travail de Bernard Calet interroge la notion d’espace. S’il joue avec l’imbrication du réel et du fictionnel dans sa construction de l’espace, l’artiste interroge surtout notre relation à celui-ci et notre conception de sa temporalité. Les concepts, les formes et les objets se trouvent manipulés au service du détournement et de la métaphore, créant ainsi une forme de tension entre les objets.

Pour Blink&Blank, Bernard Calet présente des pièces récentes qui mobilisent différents médiums, invoquant différentes échelles. Le titre oppose le clignement d’oeil (blink) et le vide (blank) ; le réel et le virtuel ; l’existant et l’inexistant.

L’artiste joue sur le détournement de l’image et l’identification des objets dont la perception est modifiée par une utilisation régulière et mesurée de la peinture. Paradoxalement, le bleu et le vert - qui trouvent habituellement leur écho dans la nature - sont également les deux couleurs utilisées en vidéo et au cinéma pour l’incrustation numérique. En reprenant ces couleurs d’incrustation numérique, Bernard Calet modifie immédiatement notre rapport aux objets.

La notion de paysage est convoquée, nous renvoyant à un univers familier et existant, mais bascule néanmoins dans une sphère virtuelle. On oscille entre la reconstruction de ce qui nous semble réel, et la remise en cause de ce réel.

Le format 16/9ème de e cran, recouvert de peinture réfléchissante, nous rappelle les écrans qui occupent notre quotidien. L’œuvre nous met en confrontation directe avec notre réalité, sans pour autant y prendre part. L’utilisation de la peinture s’amuse de l’identification de l’objet et s’appuie sur une ambivalence entre sa couleur et sa nature.
L’exposition repose ainsi sur un va-et-vient permanent entre l’évocation de l’objet et sa représentation - le signifié et le signifiant
- et créer de véritables jeux de mots. A ce titre, l’installation in situ MUR MUR, matérialisée par la création d’un mur au centre de la galerie, s’amuse à désigner l’objet colossal qu’il est en même temps qu’il évoque verbalement un bruit léger, une parole discrète.
La juxtaposition habile des notions de petit et de monumental nous amène progressivement à reconsidérer les distances. Par ce procédé, l’artiste nous invite à poser un double regard sur l’espace, à la fois sur les œuvres exposées et sur la sensation physique du réel.

MUR_MUR (face arrière), 2016
Rails de placoplatre, isorel, papier carbone avec dessin de drone
240 x 277 x 50 cm

MUR_MUR, 2016
Rails de placoplatre, isorel, peinture incrustation verte (avec mot MUR dans l’épaisseur de la peinture, donc très peu lisible), peinture blanche et peinture incrustation bleue (avec mot MUR dans l’épaisseur de la peinture, donc très peu lisible).
240 x 277 x 50 cm

MUR_MUR, 2016, Galerie RDV, Nantes
Rails de placoplatre, isorel, peinture incrustation verte (le mot MUR inscrit dans l’épaisseur de la peinture), peinture blanche et peinture incrustation bleue (le mot MUR inscrit dans l’épaisseur de la peinture), 240 x 277 x 50 cm

Blank, 2015
Peinture incrustation bleue sur toile
60 x 60 cm

Blink, 2015
Peinture incrustation bleue sur toile
60 x 60 cm

Camouflage, 2015
Peinture incrustation bleue et verte sur toile
60 x 60 cm

e cran, 2017
Peinture réfléchissante sur carton toilé, cadre de bois
54 x 49 x 2 cm

e cran, 2017
peinture réfléchissante sur carton toilé, cadre de bois
54 x 49 x 2 cm

Ghost Architecture, 2016
Publicité de promoteur immobilier, blanco
10 x 15 cm

MUR_MUR(e), 2016
Peinture incrustation bleue et verte sur carton toilé
38 x 46 cm

© Adagp, Paris